jeudi 31 mai 2012

To be or not to be…..Bilingue !

Depuis le mois de janvier, les élèves de la classe bleue d’Henri Colombani,  abordent de façon ludique et rythmée l'Anglais grâce à Mélanie, la maman d’Alice. Cette Anglaise pure souche connaît bien son sujet. Elle travaille depuis longtemps afin de sensibiliser les plus jeunes aux sonorités anglophones. Gros plan sur un cours pas comme les autres et confidences autour du bilinguisme avec cette maman avertie et un maître d'école déjà conquis !

If you are happy...
Tous les lundis matin avec une régularité sans faille, les enfants commencent leur journée en chanson…. et en anglais. Mélanie, s'installe sur une petite chaise devant les élèves attentifs. Ce jour-là, Sarah et Aaron sont au premier rang. Comme tous les élèves de la classe bleue, ils attendent avec impatience ce moment entre jeux et découverte de nouvelles sonorités. « If you are happy, and you know it, clap your hands… », « Twinkle, twinkle, little star », « Head, shoulders, knees and toes »….Les chansons s'enchaînent. La maman d’Alice est incroyablement expressive. Les chansons deviennent de véritables scénettes. Les enfants connaissent les enchaînements par coeur, ils anticipent la gestuelle. La langue anglaise riche en onomatopées offre une imagerie adaptée à l‘univers des plus jeunes.

Même pour les tout-petits"
C’est la première fois que j’interviens en petite section. Il n’est jamais trop tôt pour commencer. À cet âge, les enfants sont de véritables éponges, ils sont très réceptifs." explique Mélanie avec conviction. " Afin de ne  pas créer de confusion, je parle uniquement en anglais quand j’interviens dans la classe. J’ai appliqué le même principe au sein de ma maison. Je parle uniquement en anglais avec mes 3 enfants. Pour le premier enfant, en tant que parent, on se pose des questions, mais avec le recul, je suis convaincue que c’est la meilleure solution pour conserver une partie de sa culture. »

Des interrogations naturelles
De nombreux enfants de la maternelle Brimborion possèdent une double culture : anglaise, espagnole, russe, polonaise, berbère ...et les parents sont souvent confrontés à un choix délicat entre deux langues à l’exemple de Fatima et Kasia." Au départ, je parlais à Ali en berbère , afin qu'il garde une partie de sa culture, mais en entrant à la maternelle, j'ai eu peur qu'il ne prenne du retard à cause de la confusion entre les deux langues." confie Fatima. De son côté, la maman d'Ethan, d'origine polonaise avait les mêmes craintes. L'année de l’entrée en maternelle, elle a "suspendu" la conversation en polonais avec son fils afin de faciliter sa maîtrise du Français. " Mais j’ai repris maintenant, c’est primordial qu’Ethan puisse parler avec ses grands parents" précise  Kasia soucieuse de transmettre son identité.

Un maître d'école convaincu
 Cette notion d'identité et de lien avec sa culture constitue un paramètre très important pour Henri Colombani. " Les parents ne doivent pas s'interdire de parler leur langue maternelle ou se censurer d’une partie de leur identité. Cela permet aussi à l enfant de se construire et de s'intégrer. Il convient cependant de bien séparer les lieux et les personnes qui parlent. À la maison, on parle la langue étrangère, mais à l école on parle en français. Les parents ne doivent pas craindre un retard de langage si la séparation est bien faite.. " explique le maître  de la classe bleue." Par ailleurs, j'ai régulièrement fait appel à des mamans pour présenter de nouvelles langues en classe : le Néerlandais, le Japonais, l’Allemand, le Chinois.... " poursuit Henri Colombani. " Il me semble en effet essentiel d'enrichir le bain musical des enfants dès le plus jeune âge. Il s’agit d’un travail sur la prononciation, sur l’écoute et bien sûr, sur les différentes cultures " conclut le maître aussi convaincu que convaincant !
Mélanie et la classe d'Henri